Vous en avez marre de ce manque de confiance en vous ? Vous en avez assez de cette petite voix intérieure qui chuchote « je n’y arriverai jamais, je n’en suis pas capable », « tais-toi, tu vas dire une bêtise », ou « ce garçon est trop bien pour toi » ?
Vous n’avez pas le courage de mener à bien vos projets parce que vous êtes persuadée d’échouer ? Pas de panique : avoir confiance en soi, ça s’apprend, et il n’est jamais trop tard pour commencer.
Pour certains bénis des Dieux, on dirait que ce problème ne s’est jamais posé. Ils semblent traverser la vie avec une belle assurance, dans la vie privée comme au travail, veulent le meilleur et font tout pour l’obtenir. Et souvent, ça marche. Pour d’autres, c’est plus compliqué : constamment en retrait, ils ne réussissent pas à faire reconnaitre leur travail à sa juste valeur, voient les promotions leur échapper et peuvent souffrir d’une certaine solitude dans leur vie privée. Bien sûr, la moyenne des gens se situe entre les deux pôles. On peut souffrir d’un manque de confiance en soi par intermittence ou seulement dans certains domaines, comme le travail. La confiance en soi, comme tout ce qui trait à l’égo, est souvent le fruit de l’éducation reçue. Quelqu’un dont les parents avaient la critique facile et étaient avares de compliments aura beaucoup plus de mal à bâtir son capital confiance que quelqu’un dont les parents étaient sans cesse bienveillants et élogieux à son égard, et ce indépendamment des performances réelles de l’enfant. C’est un fait bien connu des psychologues, les fameuses « petites phrases » entendues enfants ont des effets ravageurs sir les adultes : « tu n’es bon à rien », « tu es un brise-tout », « si seulement tu étais comme ton frère », « dommage que tu ne sois pas plus doué », « tu es trop grosse pour porter cette jolie robe ». Bien des années après, ces petites phrases résonnent encore inconsciemment aux oreilles de ceux qui les ont subies enfant, sapant l’estime de soi dans la vie de tous les jours. Sur un mode moins agressif, les catégorisations hâtives, les étiquettes qu’on nous a fait porter enfant peuvent aussi laisser des traces : trente ans après, l’« intellectuelle » de la famille pourra encore s’imaginer qu’elle est laide, alors que la « beauté » se sentira toujours idiote. Il y a quelques années, ma grand-mère octogénaire m’a rapporté cette réflexion de son instituteur lorsqu’elle était enfant : s’adressant à sa mère, il avait dit « vous vous trompez, madame, votre deuxième fille (ma grand-mère) est aussi intelligente que la première ». Cette réflexion, qui en disait long sur la piètre opinion de sa mère à son égard, a marqué ma grand-mère si profondément qu’elle s’en souvient encore 80 ans après.
Evidemment, l’excès en toutes choses n’est jamais bon ; ainsi, les anciens enfants gâtés portés aux nues par leurs parents admiratifs peuvent souffrir de sévères désillusions au début de leur vie d’adulte, ce qui peut également porter de sérieux coups à leur confiance en eux. Quelqu’un à qui, enfant, on a répété qu’il était « le plus beau, le plus intelligent et le meilleur » souffrira inévitablement de s’apercevoir un jour que cette opinion n’est pas partagée par l’univers entier. Que ceux à qui l’on a transmis une opinion négative d’eux-mêmes se consolent donc : ils sont au moins sauvés du ridicule.
Le point commun entre ceux qui manquent de confiance et ceux qui en ont trop, c’est finalement une image faussée d’eux-mêmes. Ainsi la première chose à acquérir est la connaissance de soi même : comme disait Socrate, « connais-toi toi-même ». Quels sont nos goûts et nos dégoûts, nos passions, nos valeurs. En passant tout en revue, on finit toujours par trouver quelque chose qu’on aime faire et pour lequel on est bon. Mettre en valeur ses points forts, mettre sa vie en adéquation avec qui l’on est, c’est essentiel pour la confiance en soi. Pour faire simple, si l’on est doué en cuisine et qu’on aime ça, alors qu’inversement on est fâché avec l’orthographe, pourquoi s’obstiner à faire des mots croisés et à jouer au scrabble ? Pourquoi ne pas plutôt participer à des cours de cuisine où l’on aura une chance d’avoir une sensation de réussite, pourquoi ne pas inviter régulièrement des amis pour les régaler avec nos recettes et apprécier leurs compliments ? Si on aime chantonner toute la journée, pourquoi ne pas essayer de faire partie d’une chorale au lieu de le faire en sourdine « pour ne pas déranger » ?
Trouver ce qui nous convient, ce qu’on aime faire, ce pour quoi on a des dispositions naturelles et le mettre en pratique, c’est une des clés de la confiance en soi. Pratiquer ce qui nous met en valeur amène une sensation de réussite et a souvent un effet boule de neige, car une estime de soi renforcée aide à réussir même là où l’on est moins bon.
Mettre en valeur ses points forts aide aussi à accepter d’avoir des points faibles. Nous en avons tous, et nous sommes tous uniques. Ainsi, au lieu de se répéter « je suis nulle, je suis toujours en retard et je perds toujours mes clés » on pourra plutôt penser « certes, le sens de l’organisation n’est pas mon point fort, mais je suis la reine de la tarte aux pommes et je suis douée pour le chant, et c’est cela qui fait que je suis moi, et pas quelqu’un d’autre ».
L’acceptation de soi-même est l’une des bases de la confiance en soi. Car paradoxalement, ne pas accepter ses limites revient à faire preuve d’un manque d’humilité. Avoir l’humilité nécessaire pour accepter ses défauts et assez d’estime de soi pour reconnaître ses qualités et s’en réjouir : voilà le bon équilibre à trouver.
L’affirmation de soi passe aussi par le fait d’avoir le courage d’exprimer ses opinions et de s’y tenir. Si vous êtes d’ordinaire en retrait dans les conversations, que ce soit au travail ou en famille, forcez-vous dans un premier temps à intervenir au moins une fois pour exprimer votre désaccord ou votre propre opinion sur la question. C’est une question d’entraînement : plus vous le ferez, plus vous oserez le faire. Chassez de votre esprit toute pensée parasite au moment de prendre la parole et n’ayez pas peur d’avoir une opinion différente de celle des autres. Les timides sont des gens qui ont la peur panique d’être jugés. Moins l’opinion des autres vous importera, plus vous vous sentirez mieux dans votre peau. On ne peut jamais plaire à tout le monde. Mais en osant être soi-même, on se donne une chance de plaire à ceux qui sauront nous apprécier tel que l’on est, avec nos qualités et nos défauts propres. Etre authentique et ne pas chercher à donner une fausse image de soi-même, c’est à cette condition que l’on peut rencontrer des gens avec qui l’on peut former des relations amicales ou amoureuses sincères.
Le chemin est long avant d’arriver à vaincre ces petites voix qui répètent que l’on n’y arrivera jamais, que l’on est nul. Faites taire les petites voix négatives en les remplaçant par des positives : « je vais y arriver, j’en suis capable ». Allez-y étape par étape, en vous lançant des petits défis au quotidien, sans jamais vous dévaloriser si vous n’y arrivez pas immédiatement : s’il a fallu toute une éducation pour saper votre confiance en vous, elle ne réapparaitra pas comme par magie du jour au lendemain en appuyant sur un bouton. C’est un processus de réapprentissage de longue haleine. Mais la bonne nouvelle, c’est que quel que soit le bagage douloureux laissé par notre éducation, nous sommes capables de changer et qu’il est possible à tout âge d’apprendre à avoir confiance en soi.