Cet été, j’ai voulu me racheter un maillot de bain : malheureusement on ne peut acheter des maillots deux pièces que de la même taille. Pourtant, ça s’appelle bien un deux pièces, mais apparemment les fabricants considèrent que si on fait un 38 en haut, on doit aussi le faire en bas, et vice versa. Ils n’ont pas dû approcher beaucoup de femmes dans leur vie. Moi, en haut, je fais un 36 fillette en bombant le torse ; en bas par contre, c’est plutôt un bon 40, surtout les jours de pain au chocolat. Je pensais donc que pour acheter un deux pièces dans la même taille, il me faudrait, au choix, une liposuccion ou des implants mammaires. Car même un régime draconien n’y pourrait rien : au bout d’un mois d’effort, mes bras deviennent squelettiques, ma poitrine se creuse davantage que celle d’un tuberculeux en fin de vie mais cette satanée culotte de cheval résiste et il me faut m’affamer pendant des semaines avant d’arriver, enfin, à perdre des cuisses. A l’inverse, dès que je grossis, c’est elles qui enflent en premier : pas la peine d’espérer me faire un 95D en mangeant du chocolat, avant d’en arriver péniblement à un 85C, j’aurai des cuisses de sumo. Comme me l’a expliqué doctement une cousine médecin, je suis affligée de la répartition féminine des graisses, ainsi qu’un grand nombre de femmes. Ce sont celles qui, comme moi avant, ne savent pas comment perdre des cuisses sans perdre un bras. Car au premier abord, quand on a un buste plutôt menu, une taille normale, si vous parlez de régime, on vous regarde d’un air inquiet et on commence à chuchoter à votre passage : « ne nous ferait-elle pas une anorexie ? » Car la culotte de cheval se dissimule sournoisement sous une jupe fluide ou un pantalon bien coupé. Mais sitôt que vous voilà en maillot de bain, c’est là que vos kilos disgracieux se dévoilent : « tu es une fausse maigre », m’a dit un jour quelqu’un qui avait l’humour aussi fin qu’un jambon de Bayonne.
La répartition androgyne des graisses donne tendance à prendre du ventre et du buste malgré des jambes plutôt fines ; elle donne aussi plus de risques de problèmes cardiaques. Avec la répartition féminine des graisses, au contraire, le corps stocke plus volontiers l’excès de graisse autour des hanches et des cuisses. Pour combattre la culotte de cheval, rien de sert de s’affamer : puisque c’est votre “réserve”, avant d’y toucher, votre corps perdra des kilos ailleurs, là où vous n’avez pas besoin d’en perdre. Et sitôt le régime fini, votre corps reconstituera la réserve en premier : en clair, au premier croissant au beurre, votre culotte de cheval sera de retour. Et aucun régime particulier ne peut cibler une partie du corps donnée. Pour perdre de la « réserve », c’est le métabolisme dans son ensemble qu’il faut modifier, c’est-à-dire la façon même dont le corps gère les stocks. Et pour cela, nul besoin de régime draconien. Pour changer le métabolisme de manière à brûler plus de calories et surtout à moins stocker dans les endroits « réserve », il y a plusieurs points clés à respecter : tout d’abord, manger plus souvent. Surprenant mais vrai : plus souvent on donne du carburant à notre corps, moins il aura envie et besoin d’en stocker. Attention, il n’est pas question de se gaver de bonbons tous les quarts d’heures : mais faire des repas plus petits et plus fréquents, au lieu de deux gros repas. Ainsi, on évite la sensation de faim et les petits creux qui donnent envie de se jeter sur du sucré et de faire du grignotage intempestif. Car le deuxième point clé, c’est d’éviter de manger trop de sucres rapides. La bonne nouvelle, c’est qu’en mangeant plus souvent des collations équilibrées, on a déjà moins envie de grignoter sucré. Au lieu de prendre des barres de chocolat ou des biscuits à chaque pause-café, faire une vraie collation dans l’après-midi avec par exemple un yaourt, des fruits, du fromage, permettra de tenir facilement jusqu’au repas du soir. Ensuite on pourra dîner plus léger, par exemple d’une salade composée, au lieu de rentrer chez soi affamée et d’engloutir un plat de lasagnes. Ce n’est donc pas tant la quantité de nourriture globale sur une journée qu’il faut changer, mais surtout la qualité et le rythme, pour cesser de stocker des graisses et donc perdre des cuisses plus facilement. Il faut surtout continuer à manger équilibré et à sa faim pour ne pas priver le corps des nutriments dont il a besoin : car plus on s’affame, plus le corps stockera de graisses aux mauvais endroits. Je me souviens d’une ancienne prof de mes années lycée qui était archi-mince. Pourtant, elle était sans cesse en train de manger entre les heures de cours ; elle souffrait d’un problème d’estomac qui l’empêchait de faire des gros repas et elle devait s’alimenter par petites touches régulièrement. Evidemment, il n’est pas utile d’aller jusque-là, et votre vie sociale ne doit pas pâtir outre mesure de votre changement d’alimentation. L’idéal, c’est de manger chaque fois qu’on a un peu faim, mais des choses saines.
Evidemment, tout ceci ne dispense pas de faire de l’exercice physique. L’autre bonne nouvelle, c’est que pour perdre des cuisses, il ne faut pas forcément dépenser des heures par semaine sur un vélo d’appartement. Mieux vaut pratiquer une activité intense mais courte tous les deux jours, ce qui augmente le métabolisme, et donc, vous l’avez compris, fait perdre des cuisses. La méthode Tabata, du japonais du même nom, en est un bon exemple : quelques exercices de 4 à 5 minutes chacun par semaine aident à augmenter le métabolisme plus sûrement que deux heures de gym faites sans grande conviction. Idéal pour les femmes pressées qui veulent perdre des cuisses sans perdre leur temps, ni perdre la tête….